Traitement des fausses couches à répétition

Les fausses couches à répétition, un problème complexe et émotionnellement éprouvant, se manifestent par plusieurs épisodes de pertes de grossesse spontanées. Ce phénomène, affectant les couples désirant un enfant, nécessite un accompagnement pour en identifier les potentielles causes possibles, qu’elles soient génétiques, hormonales, immunitaires ou structurelles et accompagner au mieux les patients dans leur projet d’enfant.

Traitement des fausses couches à répétition | fausse couche cause | Dr Fabien Krief | Paris

Définition

On parle classiquement de fausses couches à répétition lorsqu’au moins deux ou trois épisodes de fausses couches spontanées ont lieu à moins de 14 semaines d’aménorrhée (absence de règles), chez une patiente de moins de 40 ans. 

Les fausses couches à répétition, ou fausses couches récurrentes, sont définies par au moins trois fausses couches spontanées à moins de 14 semaines d’aménorrhée (12 semaines de grossesse) chez une patiente de moins de 40 ans.

Quel bilan peut être réalisé devant des fausses couches à répétition ?

Dans le cadre de fausses couches à répétition, on réalise notamment :

  • Un bilan d’auto-immunité et de thrombophilie
  • Un bilan hormonal
  • Des tests génétiques
  • Une recherche de diabète ou prédiabète
  • Une étude de la fragmentation de l’ADN spermatique ou un spermogramme chez l’homme
  • Une hystéroscopie diagnostique avec biopsie de l’endomètre pour analyse histo-immunologique

Prise en charge des fausses couches à répétition

Le traitement des fausses couches sera ciblé en fonction des résultats retrouvés lors du bilan complet. Il n’existe pas de traitement général, et chaque couple aura besoin d’un traitement personnalisé. Un accompagnement psychologique peut être proposé en plus de l’accompagnement médical adapté.

À titre d’exemple, si un syndrome antiphospholipide ou SAPL est diagnostiqué (une maladie auto-immune responsable de thromboses veineuses et artérielles et de complications obstétricales), le traitement à privilégier est une prise quotidienne d’aspirine à faible dose et/ou d’héparine (un anticoagulant) à partir du test de grossesse positif et jusqu’à la 36e semaine de grossesse.

Habituellement utilisé dans le traitement de maladies auto-immunes comme le Lupus, l’hydroxychloroquine pourrait avoir un effet bénéfique, notamment en réduisant l’inflammation de l’endomètre, en réduisant le stress oxydatif et en limitant l’état d’hypercoagulabilité. 

Les traitements hormonaux

Un dérèglement hormonal peut être à l’origine de fausses couches répétées : un traitement à base d’hormones spécifiques peut alors être envisagé et peut permettre de régler le problème.

Le contrôle du diabète et de l’hypothyroïdie est également nécessaire avant de commencer toute nouvelle grossesse.

La chirurgie dans le traitement des pertes de grossesses répétées

Dans le cas d’une anomalie utérine (notamment si présence de fibrome ou d’endométriose), une chirurgie par hystéroscopie peut être réalisée, en fonction de la sévérité de la pathologie. 

La procréation médicalement assistée

En cas d’anomalies génétiques ou chromosomiques, un diagnostic préimplantatoire pourra être effectué avant une éventuelle FIV. Aussi appelé DPI, il permet de détecter d’éventuelles anomalies génétiques ou chromosomiques sur les embryons, et permet d’augmenter la probabilité d’avoir un enfant en bonne santé. S’il ne diminue pas de fait le nombre de fausses couches, le fait d’avoir des embryons normaux permet de limiter leur survenue.

S’il est avéré que la femme ne peut pas porter une grossesse, ou que cette dernière constituerait un risque à sa santé ou à sa vie, une gestation pour autrui (GPA) peut alors être envisagée en dernier recours.

Le don de gamètes peut également être envisagé, notamment si la femme ne retombe pas enceinte après plusieurs tentatives, si aucune cause génétique n’est retrouvée et si aucun embryon sain n’est obtenu après le DPI.

Que faire devant des fausses couches à répétition?

Selon la cause retrouvée ou non, un traitement le plus adapté possible est mis en place. Il peut également nécessiter l’intervention d’autres professionnels de santé dans le parcours (psychologue, médecin interniste, chirurgien gynécologue, généticien entre autres).

Ce traitement peut comprendre:

  • Un traitement immunosuppresseur ou immunomodulateur
  • Un traitement anticoagulant
  • Une supplémentation hormonale (progéstérone)
  • Une fécondation in vitro avec diagnostic pré-implantatoire pour exclure les embryons porteurs d’anomalies chromosomiques (actuellement non possible en France sauf causes particulières)
  • Un accompagnement du couple et un suivi plus attentif en cas de nouvelle grossesse font partie du traitement.