Bilan des fausses couches à répétition

Les fausses couches à répétition se définissent par au moins trois épisodes de fausses couches spontanées à moins de 14 semaines d’aménorrhée (absence de règles), chez une patiente de moins de 40 ans.

Bilan des fausses couches à répétition | statistique fausse couche | Dr Fabien Krief | Paris

Qu’est-ce qu’une fausse couche ?

Une fausse couche désigne l’arrêt d’une grossesse intra-utérine évolutive. Avant 14 SA (semaines d’aménorrhée), on parle de fausse couche précoce et entre 14 et 22 SA, on parle de fausse couche tardive. Ce phénomène touche environ 10 à 15% des femmes qui sont enceintes.

Les symptômes d’une fausse couche peuvent se manifester par des pertes vaginales légères ou de saignements plus importants (rouge clair ou foncé) en fonction de l’avancée de la grossesse. 

Attention néanmoins, des saignements ne sont pas forcément un signe évocateur de fausse couche : environ 20 à 30% des femmes enceintes ont des saignements au moins pendant les 20 premières semaines de grossesse et seulement la moitié de ces épisodes aboutissent à une fausse couche. Des crampes et douleurs abdominales peuvent compléter le tableau.

Chez certaines femmes, on parle de fausse couche silencieuse, c’est-à-dire qu’elles n’ont aucun symptôme.

Fausses couches à répétition : causes principales

Les causes d’une fausse couche sont multiples mais la grande majorité, une anomalie chromosomique est retrouvée.

Certains facteurs de risque augmentent néanmoins leur survenue: 

  • Un âge maternel en dessous de 25 ans ou au-dessus de 38 ans
  • Un surpoids ou une obésité maternelle
  • Des pathologies infectieuses (toxoplasmose, listériose, varicelle) ou certaines maladies qui surviennent au cours de la grossesse (diabète gestationnel, maladies vasculaires…) 
  • Chez près de la moitié des femmes, aucune cause n’est décelée

Fausses couches liées à des causes maternelles

Chez la mère, les fausses couches à répétition peuvent être causées par : 

  • Des anomalies de l’utérus ou du col de l’utérus, notamment un fibrome, des polypes ou une insuffisance cervicale  
  • Des causes génétiques  
  • Des pathologies endocriniennes comme un SOPK ou une insuffisance ovarienne 
  • Une anomalie chromosomique 
  • Des troubles chroniques qui n’ont pas été contrôlés comme des troubles de la thyroïde, de l’insuffisance rénale, de l’hypertension artérielle ou encore du diabète 
  • Une thrombophilie : SAPL ou syndrome des antiphospholipides. 

Néanmoins, une cause n’est pas toujours retrouvée. 

Chez le conjoint, une anomalie chromosomique ou des anomalies du sperme peuvent augmenter le risque. 

Bilan à réaliser devant des fausses couches à répétition

Le bilan des fausses couches à répétition comporte un certain nombre d’examens et le choix se fait en fonction du contexte clinico-biologique :

  • Un bilan d’auto-immunité et de thrombophilie : certaines maladies auto-immunes ou pathologie de la coagulation augmentent le risque de fausse couche
  • Des tests chromosomiques et génétiques : Grâce à une simple prise de sang, il sera possible de réaliser le caryotype sanguin des membres du couple pour rechercher une pathologie chromosomique préexistante
  • Un bilan général est nécessaire pour éventuellement trouver un diabète lors du dosage de la glycémie ou des troubles de la thyroïde avec un bilan de TSH.
  • Une étude de la fragmentation de l’ADN spermatique ou un spermogramme: cette étude permet d’analyser les lésions existantes dans les chaînes d’ADN des spermatozoïdes de l’homme et ainsi s’assurer de la qualité du matériel génétique contenu dans un échantillon de sperme.
  • Une hystéroscopie recherche une anomalie innée (malformation) ou acquises (fibrome, polype, endométrite chronique) peuvent également être responsables de fausses couches à répétition 
  • Un examen de réceptivité endométriale (Matricelabs)
  • L’analyse génétique d’une fausse couche

Que faire devant des fausses couches à répétition?

Selon la cause retrouvée ou non, un traitement le plus adapté possible est mis en place. Il peut également nécessiter l’intervention d’autres professionnels de santé dans le parcours (psychologue, médecin interniste, chirurgien gynécologue, généticien entre autres).

Ce traitement peut comprendre:

  • Un traitement immunosuppresseur ou immunomodulateur
  • Un traitement anticoagulant
  • Une supplémentation hormonale (progéstérone)
  • Une fécondation in vitro avec diagnostic pré-implantatoire pour exclure les embryons porteurs d’anomalies chromosomiques (actuellement non possible en France sauf causes particulières)
  • Un accompagnement du couple et un suivi plus attentif en cas de nouvelle grossesse font partie du traitement.