Fausse couche: perte de grossesse

Une fausse couche désigne l’arrêt spontané d’une grossesse intra-utérine évolutive.

Lorsqu’elle se produit avant 14 SA (semaines d’aménorrhée), soit avant le 4ème mois de grossesse, on parle de fausse couche précoce.

Entre 14 et 22 SA, soit avant le 6ème mois de grossesse, on parle de fausse couche tardive.

Au-delà de ce terme, on parle d’un accouchement prématuré.

La présence de certains symptômes en début de grossesse doivent amener à consulter pour s’assurer de l’évolution normale de la grossesse :

• Des saignements (ou parfois de légères pertes vaginales) à l’abondance variable et potentiellement associés à des caillots peuvent être retrouvés.
• Des douleurs pelviennes
• Des crampes abdominales (qui peuvent rappeler les douleurs de règles) sont aussi possibles.
• D’intenses douleurs lombaires sont également signalées.

Certaines fausses couches sont totalement asymptomatiques et l’arrêt de la grossesse est découvert lors d’une échographie.

Concernant les fausse-couches précoces, la principale cause est un déséquilibre chromosomique comme une trisomie, qui entraîne une non viabilité de la grossesse. Ces anomalies sont la plupart du temps de novo, c’est-à-dire que ce sont des accidents au moment de la formation des spermatozoïdes ou des ovocytes.

Parmi les facteurs de risques associés à une fausse couche, on retrouve:

• L’âge féminin (<25 ans ou >36 ans)
• Les malformations utérines
• La consommation de tabac et/ou d’alcool féminin ou masculin
• L’obésité
• Un terrain auto-immun (lupus avec syndrome des anti-phospholipides)
• L’hypothyroïdie
• L’hyperhomocystéinémie (trouble du métabolisme de l’acide folique)
• L’endométrite chronique
• La consommation de caféine >tasse/jour
• Les carences en vitamine B6, B9 et B12
• Les anomalies chromosomiques parentales
• Le stress

Une échographie pelvienne constitue le premier examen à réaliser devant la suspicion d’une fausse couche. Différents types de fausses couches peuvent être retrouvées:

• Un utérus vide confirme le diagnostic d’une fausse couche complète et terminée.
• Une fausse couche incomplète est une grossesse bien arrêtée, mais l’expulsion de l’embryon n’a pas entièrement eu lieu. Ici, la prise en charge implique une aspiration d’une grossesse arrêtée ou l’expectative.
• La fausse couche hémorragique se définit par des saignements abondants qui s’associent à la fausse couche. Dans ce cas, une intervention chirurgicale appelée  curetage doit être réalisée en urgence.

Devant une activité cardiaque embryonnaire présente à l’échographie, la grossesse est encore évolutive.

Le traitement d’une fausse couche dépend de son type ainsi que du stade d’arrêt. À titre d’exemple, devant une grossesse arrêtée durant le premier trimestre, la prise en charge peut être médicale ou chirurgicale selon le terme et le souhait de la patiente(aspiration de la grossesse arrêtée).

L’accompagnement avec la réalisation d’échographies de contrôle font partie intégrante de la prise en charge d’une fausse couche.

Des fausses couches à répétition sont définies par un nombre supérieur ou égal à 2 ou 3 fausses couches spontanées et précoces (survenant avant la 14ème semaine d’aménorrhée).

Le bilan des fausses couches à répétition comporte un certain nombre d’examens et le choix se fait en fonction du contexte clinico-biologique:

• Un bilan d’auto-immunité et de thrombophilie
• Des tests chromosomiques et génétiques
• Une biopsie de l’endomètre pour analyse histo-immunologique
• Un bilan immunologique
• Un  bilan hormonal
• Une étude de la fragmentation de l’ADN spermatique
• Une hystéroscopie

Le traitement des fausses couches à répétition dépend d’une éventuelle cause retrouvée.

La plupart du temps un traitement empirique est essayé même en l’absence de cause clairement établie.