PMA : les raisons médicales
Actuellement, pour une femme, l’infertilité est définie par l’absence de grossesse après 12 mois de rapports sexuels réguliers. En effet, la probabilité de conception par cycle naturel est de l’ordre de 20 à 25%. Ainsi, après 1 an d’essai 70 à 80% des couples auront une grossesse. Ainsi, avant 35 ans il est recommandé de consulter en cas d’absence de grossesse après 1 an d’essai. Après 35 ans du fait de la baisse physiologique de la fertilité, il est recommandé de consulter après 6 mois d’essai.
L’infertilité peut avoir une ou plusieurs origines.
L’infertilité d’origine féminine
Elle est estimée à 30% des cas d’infertilité. Elle peut avoir plusieurs causes avec notamment
- Les troubles de l’ovulation avec notamment le syndrome des ovaires polykystiques, l’insuffisance ovarienne
- Les pathologies tubaires : post-infectieux, endométriose, post-chirurgicales
- Les pathologies utérines : polypes, fibromes, malformations, trouble de l’implantation
- Les maladies plus générales : maladies auto-immunes, pathologies thyroïdiennes, diabète…
- L’exposition à des toxiques : tabac, alcool, médicaments, perturbateurs endocriniens
- Les causes génétiques
L’infertilité d’origine masculine
On évalue également à environ 30% la cause masculine de trouble de la fertilité.
On peut distinguer notamment parmi ces causes d’altération du sperme :
- Les antécédents de pathologie testiculaire : cryptorchidie (testicule non descendu à la naissance), traumatisme, torsion testiculaire, infection
- L’exposition à des toxiques : médicaments, tabac, alcool, drogues, perturbateurs endocriniens, chaleur excessive
- Les varicocèles
- Les maladies plus générales : diabète, pathologies thyroïdiennes…
- Les causes génétiques
Le bilan ne retrouve pas toujours une explication à une anomalie du spermogramme.
Les autres causes d’infertilité masculines
- Les causes mixtes. On estime à 20% des couples qui ont des anomalies tous les 2 sur le bilan d’infertilité
- L’infertilité idiopathique. Elle concernerait environ 20% des couples. Elle est définie par l’absence de cause retrouvée ou connue lors des examens effectués
Qui peut avoir recours à la PMA ?
Actuellement en France, la procréation médicalement assistée est réservée aux couples hétérosexuels, aux couples de femmes ou aux femmes seules.
La femme doit avoir moins de 43 ans pour pouvoir réaliser une FIV en cas d’indication médicale. Pour l’homme, il doit avoir moins de 60 ans pour avoir recours avec sa partenaire à une technique de PMA.
Entre 43 et 45 ans, la loi permet de réaliser en cas d’indication médicale des inséminations intra-utérines.
La congélation d’ovocytes, d’indication non médicale (dite sociétale), quant à elle, est ouverte aux femmes âgées de 29 à 36 ans inclus. Elle est actuellement uniquement autorisée dans les centres publics.
Qu’est-ce que la PMA ?
L’assistance médicale à la procréation a pour but d’aider au maximum à la conception un couple hétérosexuel infertile, un couple de femmes ou une femme seule.
Il existe plusieurs techniques pour ce faire plusieurs techniques que sont l’insémination intra-utérine, la fécondation in vitro et l’accueil d’embryon
L’insémination intra-utérine
L’insémination artificielle ou insémination intra-utérine a pour principe de déposer des spermatozoïdes préalablement sélectionnés au laboratoire directement à l’intérieur de l’utérus afin de faciliter leur rencontre avec l’ovocyte. Le geste est réalisé au cabinet médical.
Avec cette technique, la fécondation se fait à l’intérieur du corps de la femme.
Elle peut être réalisée avec le sperme de son conjoint ou du sperme de donneur.
Ce geste est réalisé au moment de l’ovulation, et peut être précédé ou non d’une stimulation hormonale selon le dossier.
La fécondation in vitro
Lors de la FIV, la fécondation (rencontre entre l’ovocyte et le spermatozoïde) s’effectue au laboratoire.
Elle repose sur plusieurs étapes :
- Stimulation hormonale de la femme avec surveillance échographique et biologique
- La ponction d’ovocytes, geste réalisé au bloc opératoire avec le recueil des ovocytes à l’aide d’une aiguille placée sur une sonde d’échographie vaginale. Ce geste est réalisé sous anesthésie locale ou générale en milieu hospitalier
- La FIV à proprement parler lors de laquelle les spermatozoïdes sont mis au contact des ovocytes. Dans certains cas (notamment les altérations du spermogramme), une ICSI peut être indiquée. L’ICSI consiste à injecter un spermatozoïde directement dans chaque ovocyte
- La culture embryonnaire : au laboratoire, dans les jours suivant la ponction, les embryons sont surveillés. Tous n’évolueront pas normalement et seuls ceux qui peuvent atteindre le stade de blastocyste pourront potentiellement être utilisés
- Le transfert d’embryon : il est réalisé 5 jours après la ponction ou lors d’un cycle suivant en milieu hospitalier. Il consiste à replacer l’embryon dans l’utérus de la femme préalablement préparé
La FIV peut être réalisée si besoin avec du sperme de donneur, ou des ovocytes de donneuse selon l’indication.
L’accueil d’embryon
En cas d’embryon surnuméraires non utilisés, un couple peut faire le choix de les donner.
Cet accueil d’embryon se fait communément dans les cas suivant :
- Échec des autres techniques
- Une insuffisance ovarienne chez une femme seule
- Un risque élevé de transmission d’une maladie génétique notamment mitochondriale
En cas de doute d’infertilité, il est recommandé de consulter avant un spécialiste en présence de points d’appel comme :
- Des cycles irréguliers
- Un antécédent de chirurgie pelvienne
- Un trouble de la sexualité
- Un antécédent évocateur d’un potentiel problème testiculaire (infection, testicule non descendu à la naissance)
- Un antécédent d’infection génitale chez la femme
- Une endométriose
Une consultation peut bien sûr être prise avant pour discuter, trouver des facteurs de risque d’infertilité et informer au mieux.