Comment se déroule le cycle menstruel ?
Le cycle menstruel est caractérisé par 3 phases :
- La phase folliculaire : au moment de la phase folliculaire, selon la réserve ovarienne, plusieurs follicules (chacun contient un ovocyte) vont être au stade appelé antral. Ils vont au moment des règles être stimulés par une zone du cerveau appelée l’hypophyse. Cette stimulation aura pour effet de les faire évoluer, ils grossissent et synthétisent une hormone appelée œstradiol. Ensuite, dans un cycle normal un seul atteindra le stade où il pourra ovuler
- L’ovulation : Ce stade est défini par la libération de l’ovule qui est relargué par le follicule sous l’effet d’une hormone appelée LH
- La phase lutéale : Après l’ovulation, le corps jaune (cicatrice de l’ovulation au niveau de l’ovaire) va synthétiser une hormone appelée progestérone. En l’absence de grossesse, le corps jaune disparaît après 10 à 15 jours, et les règles suivantes débuteront du fait de la chute de la progestérone
Par définition le nombre de jours du cycle menstruel est défini par le nombre de jours séparant le premier jour des règles d’un cycle à l’autre.
L’âge de la patiente est fondamental afin d’évaluer le cycle ovarien.
Troubles ovariens : les symptômes qui doivent alerter
Les symptômes qui doivent alerter concernant un trouble du cycle ovarien sont :
- Une irrégularité des cycles
- Une absence de règles ou aménorrhée
- Des cycles courts (<25 jours)
- Des cycles longs (>35 jours) ou spanioménorrhée
- Une acné, une hyperpilosité
- Des douleurs au moment des règles (dysménorrée)
- Des saignements en dehors des règles (métrorragies)
Si vous constatez l’un de ces symptômes, parlez-en à votre gynécologue. Il est important d’en connaître la cause pour traiter le problème si cela est possible.
Les examens qui permettent le diagnostic d’un trouble des ovaires
En cas de trouble du cycle menstruel, plusieurs types d’examens sont utiles afin d’avoir un diagnostic.
En premier lieu les analyses sanguines, qui sont faites au cours des règles. Communément, nous dosons des hormones appelées FSH, LH, œstradiol, progestérone, AMH. En cas de point d’appel autre, d’autres dosages peuvent être faits (testostérone, autres androgènes).
L’échographie est également un élément essentiel qui va permettre de faire :
- Une évaluation de la réserve ovarienne en comptant les follicules présents
- Rechercher une pathologie sous-jacente : endométriose, syndrome des ovaires polykystiques notamment
D’autres examens d’imagerie peuvent également être pertinents selon le tableau comme l’IRM pelvienne, l’IRM hypothalamo-hypophysaire.
Quels sont les troubles des ovaires et leurs causes ?
L’OMS définit 3 classes de troubles de l’ovulation.
Trouble de type 1
Le type I est défini par une anomalie de la fonction hypothalamo-hypophysaire. Dans ce sous-type, la zone du cerveau dévolue à la stimulation ovarienne en phase folliculaire ne stimule pas assez les ovaires. Ainsi, le cycle ne va pas se faire normalement et la patiente est la plupart du temps en aménorrhée. Dans cette catégorie, on retrouvera sur les prélèvements sanguins que les niveaux de LH, FSH et œstradiol seront bas. Il est nécessaire en cas de dysovulation de type I de réaliser une IRM hypothalamo-hypophysaire et de voir un endocrinologue pour dépister d’éventuels troubles associés.
Le traitement de cette pathologie repose sur l’administration de gonadotrophines (LH et FSH) afin de reprendre le fonctionnement normal du cycle ovarien. Ceci peut être fait à l’aide d’injections ou d’une pompe à GnRH (hormones stimulant la sécrétion de FSH et de LH).
Trouble de type 2
Le type 2 est dans la grande majorité des cas défini par le syndrome des ovaires polykystiques. L’hypophyse stimulera normalement les ovaires, mais leur réponse ne se fera pas correctement. Les dosages biologiques retrouveront une LH augmentée, un œstradiol normal et une AMH élevée. Le syndrome des ovaires polykystiques est défini par les critères de Rotterdam (il faut 2 critères sur 3 pour avoir ce diagnostic) :
- Des cycles irréguliers (classiquement une spanioménorrhée définie par des cycles longs)
- Une hyperandrogénie clinique (acné, perte de cheveux, hyperpilosité) ou biologique
- Un nombre de follicules important sur l’échographie pelvienne
Dans ce syndrome, les follicules au lieu de disparaître spontanément à chaque cycle vont rester et vont empêcher le cycle de progresser.
Le traitement de ce syndrome concernant la fertilité repose sur plusieurs axes :
- Des règles hygiéno-diététiques en cas de surpoids et/ou obésité
- La prise de compléments à base de myo-inositol
- La prise de médicaments pour essayer de restaurer une ovulation : clomid ou gonadotrophines injectables
Trouble de type 3
Le type 3 est défini par une insuffisance ovarienne. Dans cette catégorie, la réserve ovarienne est affaiblie, l’âge de la patiente est à prendre en compte car cela peut être physiologique après 40 ans.
Dans cette catégorie, les dosages biologiques retrouveront des FSH et LH élevées avec à l’inverse un œstradiol et une AMH effondrées.
En cas d’insuffisance ovarienne avant 40 ans, des causes de cette altération peuvent être recherchées comme :
- Une endométriose avec atteinte ovarienne (endométriome)
- Une cause iatrogène : antécédent de chirurgie ovarienne, chimiothérapie, autres médicaments
- Une cause génétique (principalement le syndrome de Turner et la prémutation X fragile)
Dans certains cas, la cause n’est pas identifiable.
En présence d’une ménopause précoce familiale, il est recommandé de consulter son gynécologue à partir de 25 ou 30 ans afin d’évaluer sa réserve ovarienne et de mettre une place une congélation d’ovocytes si possible et souhaité.
Avoir ce diagnostic ne veut pas dire qu’il y a 0 chance de grossesse spontanée. Néanmoins, en l’absence de grossesse spontanée et en l’absence d’autres facteurs d’infertilité (cause masculine, problème de trompes), le recours au don d’ovocytes est le seul traitement qui permette d’augmenter les chances de grossesse par rapport à la conception spontanée.
Nos échanges avec les internautes
Katty
Publié le août 9, 2024
Bonjour, j’ai des problèmes de fausses couches à répétition et, jusqu’à présent, je n’ai pas découvert la cause de ce problème. J’ai perdu maintenant 6 embryons, et cela a eu un impact négatif sur ma santé physique et mentale. Pourriez-vous s’il vous plaît me dire s’il existe des moyens de prévenir les fausses couches? Merci
Dr Fabien Krief
Publié le septembre 10, 2024
Chère Madame,
Je suis désolé pour vous de cette situation. Il existe des bilans pour essayer d’expliquer les causes de fausse-couches et certains traitements peuvent être essayés. Un accompagnement à la fois médical et psychologique me paraît fondamental.
Je reste à votre écoute,