L’utérus dysmorphique
L’utérus classé U1, ou utérus dysmorphique, comprend les utérus ayant une paroi externe normale, mais une cavité de forme anormale (hors présence d’une cloison).
Cette classe de malformation comprend les utérus Distilbène ®, médicament largement utilisé chez la femme enceinte dans les années 80, à l’origine de malformations utérines. Chez les femmes atteintes de ces troubles, il est retrouvé un risque plus élevé de fausse couche du 1er trimestre, du 2ème trimestre, d’accouchement prématuré et de grossesse extra-utérine.
Concernant le traitement de ce trouble, la réalisation d’une métroplastie d’agrandissement par hystéroscopie chez des femmes avec un utérus en T, présentant une infertilité primaire, un antécédent de fausse à répétition ou d’accouchement prématuré diminuerait le taux de fausse couche et de prématurité.
Au total, cette classe de malformation paraît avoir un pronostic obstétrical péjoratif, qui peut être considérablement amélioré par la chirurgie.
L’utérus cloisonné
L’utérus cloisonné est caractérisé par un défaut de résorption de la membrane séparant les 2 hémi-utérus, sans défaut de fusion. L’utérus cloisonné est défini par des contours externes normaux, et la présence d’une indentation interne supérieure à 50% du mur utérin.
Cette indentation constitue le septum (ou cloison utérine) à proprement parler. On distingue les utérus cloisonnés partiels (U2a) et totaux (U2b).
Selon certaines études, la présence d’une cloison semble affecter le pronostic obstétrical de manière importante, avec une augmentation du risque de fausse couche du 1er trimestre, encore plus important en cas de cloison complète. La présence d’une cloison augmenterait également le risque de fausse couche tardive et d’accouchement prématuré.
Il paraît clair qu’en cas d’infertilité et de fausses couches à répétition, il est bénéfique d’effectuer une résection hystéroscopique de cloison.
L’utérus bicorne
La classe U3, ou utérus bicorporéal, comprend tous les défauts de fusion des 2 hémi-utérus lors du développement fœtal. Ils sont caractérisés par un fond utérin anormal, avec la présence d’une indentation externe de plus de 50% du mur utérin.
Selon la littérature, ces malformations augmenteraient le risque de fausse-couche spontanée, d’accouchement prématuré et de présentation dystocique mais ne diminueraient pas la fertilité. Il n’existe pas de traitement pour cette catégorie de malformation.
L’utérus unicorne
La catégorie U4 est définie par la présence d’un seul hémi-utérus. Lors de la découverte d’un utérus unicorne, il est nécessaire de dépister par une imagerie la présence d’anomalies rénales, qui sont présentes dans 29% des cas (67% d’agénésie rénale unilatérale). L’hémi-utérus controlatéral peut être selon les sous-catégories incomplètement formé ou absent.
Pour cette catégorie, il semble également exister des risques de fausse couche précoce, fausse couche tardive, accouchement prématuré et présentation dystocique sans risque d’infertilité. Ceci serait dû à une mauvaise distension de la cavité utérine, comme pour l’utérus bicorporéal où chaque hémi-utérus se distendrait moins, et l’utérus cloisonné où cette distension serait également moins bonne.
L’aplasie utérine : une malformation rare mais existante
La classe U5 ou aplasie utérine comprend tous les cas d’aplasie utérine. Ceci est dû à un défaut de formation utérine caractérisé par l’absence de cavité utérine développée ne serait-ce qu’unilatérale. De manière évidente, ces femmes sont infertiles, sans traitement possible en dehors d’une greffe utérine ou de la gestation pour autrui.