Qu’est-ce qu’une insémination artificielle ?
Une insémination artificielle consiste à introduire le jour de l’ovulation le sperme préparé du conjoint ou d’un donneur à l’intérieur de la cavité utérine. Ceci a pour effet d’augmenter potentiellement les chances de rencontre entre les gamètes.
En vue de préparer l’insémination intra-utérine, plusieurs traitements sont possibles :
- Le cycle spontané dont le principe est de monitorer le cycle de la femme, sans intervenir et de programmer l’insémination en fonction de la date d’ovulation naturelle
- Le cycle stimulé, lors duquel à l’aide le plus souvent d’injection de FSH, nous stimulons les ovaires en faisant un suivi par échographie et prise de sang. Ensuite l’ovulation est déclenchée de manière adéquate selon l’évolution du cycle.
Une fois connu le jour de l’ovulation, le conjoint va au laboratoire faire un prélèvement de sperme, qui est préparé le jour-même. Ce processus prend environ 2h. Ensuite la patiente se présente en consultation avec le sperme pour réaliser l’insémination. L’insémination n’est pas un geste douloureux mais nécessite un examen gynécologique avec un spéculum.
Devant une infertilité inexpliquée, qui n’est pas trop longue (la définition va dépendre du praticien et de l’âge de la patiente mais environ 1 an), on réalise en première intention des cycles d’insémination intra-utérine.
Le taux de grossesse en utilisant cette technique est de l’ordre de 15 à 20%.
Quel est le principe d’une Fécondation In Vitro ?
La fécondation in vitro (FIV), quant à elle, nécessite plusieurs étapes.
- La première étape va être la stimulation ovarienne. Lors d’un cycle naturel, parmi les ovocytes qui sont “disponibles” en début de cycle, un seul va aller jusqu’à son étape de maturation finale qui est l’ovulation. Lors d’un cycle de FIV, nous utilisons une stimulation hormonale par injection de gonadotrophines. Ceci a pour but d’essayer de faire se développer les autres ovocytes qui auraient disparu lors d’un cycle naturel. L’objectif (selon le nombre d’ovocytes disponibles) est communément d’obtenir une quinzaine d’ovocytes. Lors de cette stimulation, nous réalisons des prises de sang et échographies pour surveiller l’évolution de ces ovocytes. Ensuite après environ 12 jours de traitement, nous déclenchons l’ovulation.
- La deuxième étape est la ponction d’ovocytes. Elle a lieu 36 heures après le déclenchement de l’ovulation. Ce geste est réalisé sous anesthésie locale ou générale au bloc opératoire. Il consiste à réaliser une échographie transvaginale, sur laquelle une aiguille est introduite, Ainsi à travers le vagin, nous récupérons les ovocytes et les confions au laboratoire. Le même jour, le conjoint fait son prélèvement de sperme. Ensuite au laboratoire, les spermatozoïdes sont mis au contact des ovocytes. Au laboratoire de biologie de la reproduction, l’évolution des embryons est ensuite accompagnée. Chaque ovocyte ne donnera pas d’embryon et chaque embryon n’aura pas le potentiel de se développer au laboratoire (du fait d’anomalies chromosomiques fréquentes).
- La troisième étape est le transfert d’embryon. En cas d’obtention d’un ou plusieurs embryons de bonne qualité au stade de blastocyste (âgé de 5 jours), nous réalisons immédiatement ou de manière différée (transfert d’embryon congelé) le transfert. Celui-ci n’est pas un geste douloureux mais nécessite un examen gynécologique avec un spéculum. Il est réalisé dans le service d’aide médicale à la procréation.
Les principales indications de FIV sont :
Comment choisir entre l’insémination artificielle et la FIV ?
Selon l’ensemble du dossier, le choix se fait assez naturellement.
Les arguments qui vont indiquer la FIV sont communément :
- Une infertilité longue (>1 an ½ avant 35 ans, >6 mois ou 1 an après 35 ans)
- L’échec de 3 inséminations intra-utérines
- Une endométriose
- Une anomalie spermatique importante non traitable
- Une anomalie tubaire non accessible à la chirurgie
La FIV a également comme avantage de pouvoir éventuellement préserver la fertilité du couple. En effet, en cas d’obtention d’embryon congelé en plus, ceux-ci peuvent être conservés et utilisés plus tard si besoin.
Par contre, la FIV présente un risque plus important d’hyperstimulation ovarienne ou de torsion d’annexe.
Concernant l’insémination intra-utérine, la principale indication retenue est la suspicion de trouble de la glaire cervicale (antécédent de conisation) ou l’infertilité inexpliquée de délai “raisonnable”.
Chaque praticien a son ressenti et chaque patiente aussi. Le choix du traitement dépend bien évidemment des critères cliniques mais également de l’entretien avec le patient. Les deux solutions vous seront exposées en détail lors de votre première consultation avec le Dr Krief.